Balade de l'abbaye aux champs - Boneffe
near Boneffe, Wallonia (Belgique)
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Trail photos
Itinerary description
Une abbaye cistercienne fut fondée à Boneffe durant la première moitié du XIIIe siècle sur la rive gauche de la Mehaigne, là où se trouve de nos jours la ferme de la Petite Abbaye. Occupée par des femmes, dans un contexte de guerres entre le Duché du Brabant et le Comté de Namur, elle fut détruite en 1355. L’abbaye fut reconstruite sur la rive droite de la Mehaigne, en plus grand, et les moniales revinrent à Boneffe. Mais vu l’insécurité des lieux et le comportement décadent de la communauté, des moines les remplacèrent en 1461. Jusqu’au XVIIIe siècle, l’abbaye fut encore plusieurs fois détruite et reconstruite. Puis, après la révolution française, elle fut nationalisée et vendue en 1797, perdant très vite son église incendiée au début du XIXe siècle et plusieurs bâtiments monastiques, dont une partie a été transformée en fermes. Le grand domaine encore entouré d’une partie de sa muraille a ainsi regroupé trois fermes dans un même ensemble remarquable, aujourd’hui subdivisé en parcelles privées distinctes. Lors du choix d’un site, les cisterciens dont la vie est guidée par l’ascétisme, la rigueur liturgique et le travail, cherchent un lieu isolé doté d’une alimentation en eau qu’ils apprivoisent pour subvenir à leurs besoins (moulins, forges, viviers, irrigation...). Cette technicité hydraulique des cisterciens est manifeste dans la constitution des biefs et des étangs à Boneffe. Le moulin de l’abbaye situé sur une dérivation de la Mehaigne, en ruine, fut rasé dans les années 1970.
Les étangs de Boneffe : zone Natura 2000 ! Les étangs de Boneffe font partie du vaste réseau écologique européen qui regroupe un ensemble de sites naturels, terrestres et marins, identifiés pour la rareté ou la fragilité des espèces de la flore et de la faune sauvage et des milieux naturels qu’ils abritent.
Depuis 2014, les étangs de Boneffe reconnus site Natura 2000 remarquable pour ses roselières et la variété des oiseaux qui y sont présents de façon permanente ou en hiver. On y croise des espèces menacées comme le busard des roseaux et des passereaux rarissimes. Un don philanthropique en 2016 a permis à la Fondation Roi Baudouin de devenir propriétaire du site. Un comité scientifique et technique a alors été créé afin d’en assurer une gestion écologique pour le sauvegarder et développer sa biodiversité naturelle. Suite à l’envasement important de l’étang, les étangs ont été vidangés en novembre 2017, ce qui a notamment permis aux roselières de trouver une énergie nouvelle. Pour préserver la quiétude du lieu pour la faune, tout accès au site est soumis à un accord préalable de la Fondation Roi Baudouin.
En Hesbaye, la terre et le climat sont propices à la culture de la betterave sucrière qui se développe durant la deuxième moitié du XIXe siècle. Des sucreries sont érigées partout afin de réduire le laps de temps entre la récolte et le traitement. En 1871, cinq fermiers de Boneffe, Branchon et Hemptinne se sont ainsi associés pour créer une sucrerie à Boneffe dont Louise Wautier, veuve Bouvier (ferme de la Petite Abbaye) et Charles-Louis-Constant Stévenart (ferme Saint-Pierre). La sucrerie se trouvait le long de la route de la Hesbaye, en face de l’allée menant à la ferme de la Petite Abbaye. Au début du XXe siècle, elle occupait plus d'une centaine de personnes et traitait 12 000 tonnes de betteraves par saison. Le transport par attelage étant lent et difficile. Joseph Zaman, industriel dynamique à qui appartenait la sucrerie d’Ambresin, voulut créer une ligne de chemin de fer de 9,5 km entre la gare de Noville et Ambresin, en passant par Boneffe. Il y fut autorisé à la condition que la ligne assure aussi le transport de voyageurs. Des petites gares furent donc édifiées, notamment à Boneffe. Le train Zaman circula de 1879 à 1917, quand les Allemands démontèrent les rails et les emportèrent ainsi que le matériel roulant. La sucrerie de Boneffe cessa ses activités en 1920. Encore debout au début des années 1980, ses bâtiments ont depuis été démolis et remplacés par un hangar. La maison du directeur, par contre, est toujours visible route de la Hesbaye.
Waypoints
Départ
zone de parking à l’angle de la rue du Presbytère et de la rue des Comognes. Avant de partir par la rue du Presbytère : faire un petit aller-retour vers le bas de la rue. À gauche en descendant, au n° 9, la ferme de la Petite Abbaye. Elle est située sur le site de la première abbaye de Boneffe (voir verso) et fut exploitée par la famille Bouvier puis, par la famille Lefèvre. Incendiée en 1814, elle dut être en partie reconstruite. À droite, au n° 12 : une maison basse chaulée en colombage et brique, du XVIIIe siècle, dont l’architecture rappelle l’habitat traditionnel paysan en torchis. La rue se prolonge en une allée herbeuse jusqu’à la Mehaigne et s’arrête devant la grille qui ferme le parc du château de Boneffe, dont les ruines ont été détruites en 1992.
Presbytère
Au n° 30, l’entrée du presbytère de 1752, rehaussé d’un étage en 1912. Sur la clé du linteau bombé de la porte : une rosette et un B, symboles de l’abbaye qui finança la construction en échange des revenus de la cure.
Eglise Saint-Médard
L’ancienne église de Boneffe, vétuste et trop petite, fut détruite en 1870 et fournit une partie des matériaux pour la construction de l’actuelle église Saint-Médard de style néo-gothique. Celle-ci fut achevée en 1878 et était pourvue d’un grand clocher octogonal qui fut endommagé en 1945, par la déflagration d’une bombe. Menaçant de tomber, il fut démonté en 1971 et seul un petit clocheton coiffe aujourd’hui la tour de l’église.
Ancien orphelinat
Du sentier, on voit l’ancien orphelinat, aujourd’hui divisé en appartements. C’est grâce à l’aide de Céline Darrigade, comtesse de Meeüs, que l’orphelinat de Boneffe fut créé en 1875 pour 25 à 30 orphelines de 5 à 21 ans. Les "biens noirs" désignant les biens ecclésiastiques confisqués par l’Etat et vendus après la révolution française portaient malheur, disait-on. Dès lors, pour avoir bonne conscience, leurs nouveaux propriétaires donnaient parfois une partie de leur fortune à des œuvres. L’orphelinat fut confié à des religieuses jusqu’à sa fermeture en 1964.
Ferme Saint-Pierre
La ferme St-Pierre occupée par une branche de la famille Bouvier depuis 1881. Elle appartenait auparavant à Charles Stévenart, un des co-fondateurs de la sucrerie de Boneffe
Arche. Entrée de la grande abbaye
L’entrée de la Grande Abbaye est datée de 1777. En allant vers le pont sur la Mehaigne, il y a, à gauche, de l’aubépine, des églantiers et des aulnes glutineux qui stabilisent les berges avec leurs racines.
Ancienne prélature
La résidence de l’abbé supérieur de l’abbaye dont quelques structures datent encore du XVIIIe siècle. Passer entre deux bornes de pierre peintes en blanc. Chemin = voie publique mais abords = propriété privée à respecter
Zone privée Natura 2000
Au bout de l’étang, dépasser le mur et continuer sur le chemin qui vire à gauche le long d’un 2ème étang plus grand. À droite et vers l’arrière : le site des étangs de Boneffe, seule zone Natura 2000 de l’entité d’Eghezée (propriété privée). Le long du chemin, à droite : une partie des roselières de l’étang.
Ancienne ferme abbatiale
Les restes de la ferme abbatiale et de sa grange immense (60 m de long, 16 m de large et 18 m de haut).
Chapelle Saint-Pierre
La chapelle St-Pierre a donné son nom à la ferme en face. Dans l’édifice cubique surmonté d’un clocheton, on peut lire sur l’autel : St Pierre Protégez-nous comme vous nous avez protégé des Cosaques en 1814, de Blücher en 1815. À l’angle de la rue du presbytère, la ferme St-Pierre. Un peu plus loin, près de la grille du jardin : un chêne rouge d’Amérique, arbre remarquable. La rue bifurque à gauche, longe à droite l’ancienne école communale adjacente à la salle des fêtes puis se divise pour entourer le presbytère.
Comments (1)
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Information
Easy to follow
Scenery
Moderate
Très agréable balade avec une partie historique et une partie plus campagnarde !